Madame du Barry : la courtisane qui a ensorcelé Versailles

Laissez-vous séduire par celle qui a captivé Versailles

Chers lecteurs, préparez-vous à plonger avec Musée Up’ dans les fastes et les intrigues de la cour de Versailles, car aujourd’hui nous allons explorer la vie captivante de Madame du Barry. Cette femme à la fois séduisante et ambitieuse a réussi à conquérir le cœur du roi Louis XV et à se hisser jusqu’au sommet de la hiérarchie de la cour. D’une fille du peuple à l’égale d’une reine, accrochez vos perruques et ajustez vos corsets, car cette histoire est à la fois palpitante et pleine de rebondissements !

Jeanne Bécu : une jeune femme à la beauté extraordinaire

Nous voici dans le Paris du XVIIIe siècle frivole et aberrant. C’est dans ce tumulte festif que Jeanne Bécu, future Madame du Barry, fait son apparition. Née dans une famille modeste, elle n’est pas destinée à devenir une figure de proue de la cour. Fille d’une couturière et d’un moine, on peut espérer au mieux qu’elle devienne dame de boutique ou domestique. 

Cependant, grâce à sa beauté éclatante et à son charme irrésistible, elle attire rapidement l’attention des hommes influents de l’époque.

La jeune Jeanne est prise en apprentissage par un coiffeur qui tombe sous son charme. Elle en reçoit de nombreux cadeaux, jusqu’à ce qu’il se ruine et fasse faillite. C’est la première fois que Jeanne Bécu sera accusée d’user de ses charmes. La mère du jeune homme en particulier s’acharne contre elle, la traitant de « petite pute » et essayant de salir sa réputation. 

Elle prend par la suite un emploi en tant que dame de boutique. Jeanne se plaît dans ce travail, commence à se parer à la mode et rencontre toutes sortes de femmes élégantes de la haute société.  

C’est pendant cette période que sa grande beauté et son élégance sont repérés par l’une des mères maquerelles les plus influentes du milieu de la haute prostitution. C’est également là qu’elle fait la connaissance du comte du Barry, qu’elle compte parmi ses amants.  

Le comte du Barry est un libertin ambitieux qui a pour habitude de « brocanter » des femmes à la cour. Il est subjugué par Jeanne, désormais appelée Mademoiselle Lange, ou Mademoiselle Vaubernier. Lui promettant monts et merveilles, il la convainc de le suivre. Le proxénète l’épuise tant qu’elle voudra le quitter à plusieurs reprises. Cependant, incapable de conserver son train de vie sans sa complicité, elle retourne sans cesse vers lui. Jusqu’au jour où elle rencontre le Roi.

Madame du Barry en flor par Drouet

Rendez-vous avec un destin royal …

Portrait de la favorite par Elizabeth Vigée Le Brun

La vie de Jeanne prend un tournant décisif lorsqu’elle est présentée à Louis XV lors d’un bal. Les rumeurs disent que le roi, déjà âgé, a été ensorcelé par sa jeunesse et sa beauté. On raconte que sa peau était comme un nuage de lait dans lequel baigneraient des pétales de rose. Ayant été formée à la coiffure, elle sait se mettre en valeur, et arbore ce soir-là une coiffure en hauteur avec des fioles d’eau contenant des fleurs. Voilà une manière de rencontrer la royauté qui sort de l’ordinaire ! Ce style aurait inspiré les célèbres coiffures pouf de Marie Antoinette. 

Jeanne est introduite à la cour sous la double impulsion du Duc de Choiseul et du comte du Barry. L’un voudrait régner à la place du roi en introduisant une distraction dans son lit, et l’autre est avare et espère une compensation pour le don de celle qu’il considère comme sa perle. Il en demande 50 000 livres et plusieurs châteaux en province. 

Le roi tombe rapidement amoureux de la jeune femme. Le couple devient inséparable. Par ailleurs, des correspondances de l’époque rapportent qu’il se serait senti rajeunir auprès de cette nouvelle arrivante succédant à l’illustre Pompadour, qui avait la réputation d’être frigide.

Le roi promeut promptement la jeune femme au rang de favorite. Cependant, elle n’est pas mariée, et seules les femmes mariées peuvent prétendre à ce statut ! On veut en premier lieu la marier au comte du Barry, mais celui-ci a déjà une femme … alors on cherche. Choiseul fait des pieds et des mains pour qu’elle ne puisse trouver qui que ce soit avec un titre respectable. 

Le comte du Barry lui propose donc d’épouser son frère, dit le rouet. On raconte qu’il aurait été capable « d’épouser sa vachère pour de l’argent ». Un mariage est organisé à la détrempe à 5h du matin, des titres sont inventés, usurpés pour permettre à la jeune femme de prétendre à son rang de favorite. Les généalogistes du roi ferment les yeux et permettent à la désormais comtesse du Barry d’entrer à la cour sans trop de grabuge … ou presque !

Des tensions à la cour …

La présence de Madame du Barry à la cour ne fut pas de tout repos. Les membres de l’aristocratie la considéraient avec mépris, la voyant comme une courtisane arriviste qui avait pris possession du cœur du roi. De plus, sa rivalité avec la Dauphine Marie-Antoinette ajouta son lot de drame à l’intrigue. Les chuchotements et les commérages étaient monnaie courante à Versailles, et Madame du Barry devint le sujet privilégié de ces ragots.

Une courtisane dans le lit du roi ! La famille royale est scandalisée, la cour aussi. Et cela sans compter les efforts de Choiseul qui mène à l’égard de la jeune femme de véritables campagnes de diffamation. Des chants vulgaires lui rappelant ses origines, de la presse ordurière et pornographique ternissant son image, ainsi que des pamphlets s’attaquant directement au roi circulent dans tout Paris.

Choiseul finit par être disgracié pour avoir encouragé et organisé certaines de ces campagnes, et s’être attaqué au roi et sa maîtresse. 

Chant visant Madame du Barry

La chute d'une favorite …

Gravure de presse : l’incarcération de Madame du Barry

Louis XV, atteint d’une forme grave de petite vérole, meurt à Versailles en mai 1774. La jeune femme reste au chevet du roi jusqu’à sa mort, malgré le risque de contagion représenté par sa maladie. 

« Le roi est mort, vive le roi ! »

L’une des premières décisions de Louis XVI et Marie Antoinette est d’exiler l’ancienne favorite, « la créature ». Elle n’a pas le droit d’approcher Versailles à moins de 50 kilomètres. Ce châtiment humiliant est très mal vécu par la comtesse du Barry qui est laissée sans protection, ce qui aura des conséquences funestes dans la suite de son histoire ! 

Malheureusement pour Madame du Barry, les jours de la monarchie absolue touchent à leur fin. La Révolution française gronde, et la cour de Versailles est de plus en plus décriée. La chute de Madame du Barry fut à la fois rapide et brutale

Victime d’un complot touchant au vol de ses bijoux, elle se rend à Londres dans l’espoir de les récupérer. Elle est surveillée, et à son retour en France elle est arrêtée pour trahison envers la République. L’ironie veut qu’elle ait occupé la même cellule que Marie Antoinette, guillotinée peu avant son emprisonnement. 

 

En somme …

L’histoire de Madame du Barry, à la fois fascinante et tragique, a laissé une trace dans l’histoire de la monarchie. Fille du peuple élevée à l’égale d’une reine, cette courtisane éblouissante a réussi à conquérir le cœur du roi et à s’élever au sommet de la cour, mais sa chute fut tout aussi spectaculaire. Son parcours nous rappelle que le pouvoir et la beauté sont éphémères, et qu’à Versailles, les intrigues et les rivalités étaient monnaie courante.

Crédit Photo : Florent Mertz

On espère que cette plongée dans l’histoire vous a plu !

À plus tard avec Musée Up’ 👸👑

Cet article est proposé par:

Juliette Loquet

Juliette Loquet

 

 / 

Se connecter

Envoyer un message

Mes favoris