Partez à la découverte des mythiques passages couverts de Paris !

Découvrir Paris à travers ses passages !

Connaissez-vous l'histoire des passages couverts parisiens ? Musée Up' vous la présente ici !

« La lumière moderne de l’insolite […] règne bizarrement dans ces sortes de galeries couvertes qui sont nombreuses à Paris aux alentours des grands boulevards et que l’on nomme d’une façon troublante des passages, comme si dans ces couloirs dérobés au jour, il n’était permis à personne de s’arrêter plus d’un instant. »

(Louis Aragon, Le Paysan de Paris)

 

 

Lieux de divertissements où se multiplient boutiques artistiques, restaurants et salons littéraires, les passages parisiens sont aussi des endroits qui ont capté le regard de beaucoup d’artistes et aujourd’hui de nombreux touristes. Le passage parisien est ainsi « une rue qui se recueille ou un intérieur qui se défait toujours » selon les mots de Jules Romain ou encore le « sanctuaire d’un culte de l’éphémère » pour Louis Aragon.

  Aujourd’hui ces passages couverts font partie du patrimoine culturel de Paris et attirent les touristes et parisiens friands de balades luxueuses et de flâneries dans les petites boutiques insolites. Mais à quel moment ces passages ont-ils vu le jour ? Quelle était leur fonction ? Ont-ils toujours été aussi séduisants ?

Cette idée des galeries couvertes constituées d’échoppes est ancienne et s’est développée dans de nombreuses cultures, notamment en Orient avec l’apparition des premiers souks dès le XIIIème siècle.

Passages-parisiens-anciens
Représentation anonyme des passages couverts, gravure, Musée Carnavalet

Les origines du passage parisien :

 

A Paris, c’est en 1786, à l’initiative du duc d’Orléans, que les Galeries de bois du Palais-Royal, ancêtres de ces passages, voient le jour.

Mais c’est au XIXème siècle que les passages couverts connaissent un véritable essor avec l’apparition des premiers capitalistes et hommes d’affaires privés. A cette époque Paris connaît une montée de la bourgeoisie commerçante qui investit de plus en plus dans l’immobilier. La suppression des privilèges féodaux et la vente des biens du clergé après la Révolution française entraînent un mouvement de ventes immobilières. Les nouveaux propriétaires de terrains, de maisons et d’hôtels particuliers réaménagent l’espace, reconstruisent des immeubles et créent en leur centre de véritables galeries.

Petit à petit les passages voient le jour facilitant l’accès aux endroits les plus animés de la ville comme les boulevards, la Bourse ou les théâtres. Ils sont principalement regroupés sur la rive droite de la Seine, dans les secteurs où la clientèle est aisée.

 

L’architecture : D’un point de vue de l’architecture, le XIXème siècle se distingue par la recherche d’un style nouveau. L’ornementation des passages est ainsi marquée par un mélange des styles qui s’inspire du décor renaissant, pompéien ou encore Art-déco. Se distinguent alors 3 générations de passages, différents sur le plan architectural :

  • De la fin du XVIIIème siècle jusqu’à la fin du Second Empire, les passages brillants, inspirés de la Galerie de bois du Palais-Royal, sont des galeries vitrées au sein desquelles l’éclairage est faible, seulement assuré par quelques lanternes en verre. La vie y est animée et les vitrines y proposent des produits nouveaux. S’y développe alors tout un art de vivre.
  • Les passages lumineux incarnent ensuite une transition entre les passages brillants et les passages métalliques. Tous recouverts d’une toiture de verre pour permettre aux promeneurs et commerçants de jouir d’une meilleure luminosité, ils sont décorés d’ornementations fantaisistes et variées, en fonte, matériau malléable et peu onéreux. Ainsi les angelots et les faunes de la galerie Véro-Dodat (1826, 1er arrondissement) ou encore le cocotier lumineux de la galerie Colbert (1826, 2ème arrondissement) sont représentatifs de l’architecture et de la décoration des passages de cette période. Malgré les progrès techniques, la structure de ces passages reste en bois.
  • Enfin, les passages métalliques sont le symbole d’un nouveau tournant dans l’architecture des passages. Le bois ne sert plus que pour la décoration et la mode de l’ornementation en stuc, marbre ou trompe l’œil est passée. Les façades sont sans relief, c’est alors moins l’effet de richesse qui est recherché (période des passages lumineux) que la sobriété élégante.
La Galerie Véro-Dodat dans le 1er arrondissement de Paris
La Galerie Vivienne, lieu de rencontres chic

Un lieu de rencontres :

Si le passage couvert est novateur par sa forme architecturale, il l’est aussi par sa fonction et par le rôle social qu’il incarne.

Le passage est un espace marchand lié à de nouveaux modes de consommation. Il s’agit d’un raccourci couvert qui ménage des espaces de promenades à l’écart des rues permettant ainsi au passant de quitter le vacarme et les odeurs de la capitale ainsi que d’éviter les risques d’accidents liés à la circulation. C’est un lieu de lumière, de rencontres, notamment galantes, d’achats (boutiques, restaurants, bibliothèques…) et de divertissements, qui devient alors petit à petit un lieu de mondanité pour la bourgeoise qui s’y met en scène. S’y rencontrent locataires, propriétaires et commerçants, qui font alors de cet espace un lieu de mixité sociale.

 Le Saviez-vous ? : De grosses horloges surplombent souvent l’entrée et la sortie des passages car plusieurs d’entre eux se situaient proches d’un terminus de diligence. Les voyageurs en profitaient alors pour flâner dans les boutiques et y faire leurs emplettes tout en surveillant l’heure grâce à ces horloges visibles de loin.

Passages parisiens 6
Passage des Panoramas par V. Vlasenko

Si, sous le Second Empire, la création des grands magasins et de leurs larges espaces commerciaux concurrence les passages et leurs petites boutiques, le XXème siècle connait une renaissance des passages : lieux qui fascinent et inspirent écrivains (André Breton, Louis Aragon…) mais aussi photographes (Atget, Marville, Doisneau…). En effet le passage devient peu à peu un lieu de tranquillité à l’abri de la circulation qui attire et inspire les artistes.

Et Aujourd’hui ? : Beaucoup de passages ayant été détruits par la politique de grands travaux d’Haussmann, il n’en reste aujourd’hui plus qu’une vingtaine regroupés sur la rive droite de la Seine. Ils sont administrés par des propriétaires privés et sont tous inscrits depuis 1974 « à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques ». Protégés par la ville de Paris, consciente de la valeur de ce patrimoine architectural, ils ont retrouvé leur pouvoir de séduction et sont redevenus des lieux où promeneurs et touristes aiment déambuler pour glaner dans les galeries pittoresques et dans les petites boutiques.

On espère que notre article sur la fabuleuse histoire des passages couverts parisiens vous aura plu. Pour en découvrir davantage sur notre beau pays et ses richesses, n’hésitez pas à regarder nos autres articles du Blog ! ✨

Cet article est proposé par:

Hélène de Franssu

Hélène de Franssu

 

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